Relancé par les réseaux sociaux et les adeptes du bien-être, le drainage lymphatique facial séduit de plus en plus de particuliers. Popularisée dans les années 1930, cette technique manuelle attire aujourd’hui un public en quête de soins naturels, mais reste sujette à débat.
Le geste est devenu viral : des doigts glissant doucement du menton vers les oreilles, un mouvement répété sous les yeux ou sur les tempes, et une promesse – celle d’un visage défatigué, drainé, plus sculpté. Le drainage lymphatique du visage, longtemps pratiqué dans les cabinets de kinésithérapeutes ou d’esthéticiennes, s’invite désormais dans les salles de bains.
Popularisée par le Dr Emil Vodder dans les années 1930, la méthode consiste à stimuler manuellement la circulation de la lymphe, un liquide transparent jouant un rôle clé dans l’élimination des toxines et le bon fonctionnement du système immunitaire. Aujourd’hui, cette approche séduit pour ses effets esthétiques : réduction des poches, teint plus lumineux, effet « lifting » naturel.
C’est une routine douce, mais très efficace si elle est pratiquée avec régularité
explique Kiki Frericks, massothérapeute spécialisée dans les techniques du visage.
Les muscles ont une mémoire, plus on les sollicite, plus ils réagissent.
Selon elle, un massage professionnel mensuel peut être complété par deux à trois auto-massages hebdomadaires.
Une efficacité variable, des résultats visibles… parfois
Les adeptes de la méthode affirment constater des effets dès les premières séances : diminution de la rétention d’eau, soulagement des tensions musculaires, amélioration de la texture de la peau. Mais les résultats ne sont pas garantis pour tous.
Cela dépend de la structure du visage, de la tonicité musculaire, mais aussi du mode de vie
nuance Frericks.
Certaines personnes retiennent naturellement plus de liquide dans les tissus du visage. Chez elles, les effets sont plus visibles. À l’inverse, d’autres peuvent être déçues ou n’observer aucun changement tangible.
Des gestes simples, mais une technique précise
Le drainage lymphatique facial peut se pratiquer à la main, sans matériel coûteux. L’essentiel est de respecter le sens de circulation de la lymphe : des oreilles vers la base du cou, en passant par les clavicules, là où se situent les principaux points de drainage.
Des outils comme les rouleaux de jade ou les pierres Gua Sha peuvent compléter la pratique, mais ne sont pas indispensables.
La lymphe est très réceptive : une légère pression suffit
précise Kiki Frericks.

Une technique pas adaptée à tous
Malgré son apparente innocuité, cette méthode ne convient pas à tous les types de peau. Les personnes souffrant de rosacée, d’acné inflammatoire, ou ayant récemment eu recours à des injections esthétiques doivent faire preuve de prudence.
En cas de fillers, on évite tout massage appuyé pendant au moins six semaines
insiste la spécialiste.
Il en va de même pour les peaux fines, les inflammations cutanées ou les infections actives. Certaines études suggèrent une efficacité du drainage sur les peaux sujettes à la rosacée, mais uniquement avec des techniques adaptées et encadrées.
Une nouvelle tendance : le massage intra-buccal
Parmi les variantes du drainage facial, une technique retient particulièrement l’attention sur les réseaux sociaux : le massage intra-buccal. Réalisé en insérant les pouces dans la bouche pour masser les muscles de l’intérieur, il permettrait une action plus profonde sur les joues et les contours du visage.
Pratiqué en institut ou chez soi avec précaution, il offre, selon ses adeptes, une meilleure définition des traits et une prévention efficace contre les signes de relâchement. Mais ici encore, la modération et la bonne technique sont de mise.