Le vélo électrique, c’était le Graal post-Covid. Aujourd’hui, c’est plutôt la gueule de bois. Sauf pour Gaya, une marque parisienne qui réussit l’improbable : faire du vélo cargo un objet de désir, tout en gardant les deux roues sur terre. Retour sur une success story pas comme les autres.
Il y a encore deux ans, on pensait que le vélo électrique allait sauver le monde (et nos trajets en sueur). Résultat aujourd’hui ? Des marques qui tombent comme des dominos. Angell, Kiffy, Reine Bike, Larrun, Fuell… Game over. Le marché sature, les ventes dévissent, et les garages débordent de stocks invendus.
Mais au milieu du crash test collectif, il y a un OVNI. Une marque fondée en 2021, en pleine gueule de bois post-euphorie. Elle s’appelle Gaya, elle est parisienne, elle fait des vélos cargos stylés… et elle ne s’est pas pris le mur. Au contraire, elle fonce.


Pas de surchauffe, que des bons réflexes
Là où tout le monde s’est emballé avec des commandes XXL de moteurs et de batteries made in Asie, Gaya a levé le pied. Pas de surstock, pas de panique. La marque a préféré produire en petits lots, suivre la demande réelle, et garder sa trésorerie au chaud.
Résultat ? 7 000 vélos vendus, 12 millions d’euros de chiffre d’affaires, et une croissance de 60 % en 2024. Oui, en pleine crise du vélo, ils font +60 %. Et non, ce n’est pas de la triche.
Ce n’est pas une crise, c’est une recomposition
glisse Amélie Guicheney, cofondatrice et PDG. Traduction : y’a plus de bruit, mais ceux qui pédalent droit s’en sortent.
Le vélo cargo devient lifestyle
Gaya ne vend pas juste des vélos. Elle vend un mode de vie. Familles urbaines, parents pressés, kids stylés dans le bac avant : le vélo cargo devient un totem. Et pas besoin d’être un hipster bobo-écologiste pour l’adopter.
Chez Gaya, les produits sont pensés pour le quotidien. Poignées sur les batteries, cadres unisexes, doubles suspensions, appli mobile pour géolocaliser son vélo ou le verrouiller à distance… Tout est là. Même le SAV est cool : reconditionnement possible, services en ligne, communauté engagée. C’est presque un club.
Le dernier né ? La gamme “L’Incroyable” (oui, c’est son vrai nom). Compact, modulable, connecté et sexy. De quoi faire rougir votre vieille trottinette électrique.
Fin du Plan Vélo : et maintenant ?
Le hic, c’est que le soutien public fond comme un glaçon en juillet. Le Plan Vélo ? Fini. Les aides à l’achat ? Terminées. Les subventions pour les pistes cyclables ? Adieu.
Et pourtant, 60 % des acheteurs de vélo cargo profitaient encore d’un coup de pouce jusqu’en février 2025. Pour Gaya, la pilule est amère.
À Strasbourg, 12 % des trajets se font à vélo. Ce n’est pas un hasard, c’est un choix politique. Investir dans la mobilité douce, c’est bon pour la planète, pour la santé, et pour l’économie locale
rappelle Amélie Guicheney.
Gaya ne lâche pas le guidon
En résumé : pendant que le marché s’essouffle, Gaya pédale à contre-courant, avec panache. En combinant prudence industrielle, style assumé, techno utile et culture client, la marque a trouvé la formule magique.
Et même si l’État a rangé la pompe à vélo, Gaya continue de tracer sa route. Sans bruit, mais sûrement. Après tout, c’est peut-être ça, la vraie mobilité douce.
Plus de renseignements sur gaya.bike





