Teints glowy, visages sans fond de teint, et soins cutanés au centre de toutes les attentions : une nouvelle ère s’installe dans l’univers de la beauté. À la croisée des défilés de mode, des réseaux sociaux et des tendances bien-être, le skincare s’impose désormais comme le nouveau socle de la mise en beauté. Une révolution douce mais bien réelle.
Le phénomène ne date pas d’hier. L’influence des routines coréennes et japonaises – la fameuse K-Beauty et J-Beauty – a profondément modifié notre rapport au soin. Double nettoyage, lotions hydratantes, masques en tissu et quête de la “glass skin” (peau translucide et lumineuse) se sont imposés dans nos salles de bain.
Ces rituels minutieux, hérités de la culture du soin asiatique, font désormais partie du quotidien de nombreuses consommatrices occidentales. Le but : sublimer la peau plutôt que la camoufler. En clair, préparer le terrain plutôt que construire par-dessus.

On privilégie aujourd’hui des soins efficaces, capables d’améliorer visiblement l’état de la peau, plutôt que de masquer ses défauts avec du maquillage
résume Diane Servant, facialiste à Paris.
Dans les coulisses des défilés : la revanche du skincare
En février dernier, sur les podiums de la Fashion Week, la tendance était sans appel : la peau nue était reine. Pas seulement par choix esthétique, mais grâce à une préparation ultra poussée.
Dans les backstages des shows Isabel Marant ou Coperni, les facialistes du studio M.A.S.C, dirigé par Magali et Alessandro Cirino, étaient à pied d’œuvre : massage drainant, gestuelle sculptante, stimulation lymphatique. Objectif : lisser, lifter, illuminer… en un temps record.
Leur arme secrète ? Des soins ultra-concentrés comme la Reparative Moisture Emulsion d’iS Clinical, riche en acide hyaluronique, ou encore l’huile Effet Lift d’Orveda, utilisée avant et après le maquillage
Ce travail prépare la peau à recevoir le maquillage, tout en le rendant presque superflu
expliquent les deux experts.
Le teint est déjà lumineux, rebondi, frais.
Le maquillage : un allié discret
Faut-il pour autant enterrer le fond de teint ? Pas si vite. Le maquillage n’a pas disparu, il s’est adapté.
Aujourd’hui, le maquillage doit s’intégrer à un look global, où la peau semble naturelle, respirante. On parle de no make-up make-up
explique Karin Westerlund, Head Make-up Artist du show Giambattista Valli automne-hiver 2025-2026.
Résultat : des textures plus légères, enrichies en actifs hydratants, des pigments plus diffus, et un maquillage posé uniquement là où nécessaire. Par exemple, un soupçon d’anticernes ou une touche de fond de teint… seulement si la peau le réclame.
La technologie s’en mêle
En coulisses, les soins visage prennent également un tournant high-tech. À la Fashion Week, les appareils Foreo ont été mobilisés pour stimuler la microcirculation via microcourants (BEAR 2 GO), cryothérapie, ou encore lumière LED (UFO 3).
Autre nouveauté : le Lyma Laser Pro, utilisé par la légendaire make-up artist Pat McGrath sur les mannequins du défilé Stella McCartney. Ce laser froid, déjà plébiscité sur les tapis rouges, promet des effets comparables à certains traitements esthétiques non invasifs
On obtient une peau plus lisse, plus homogène, avec une texture affinée et un glow immédiat
explique Alessandro Cirino.
C’est une base de travail idéale pour les maquilleurs.
Une nouvelle définition de la beauté
Derrière cette évolution se cache une transformation plus large : la beauté devient santé. La peau lumineuse ne renvoie plus seulement à une mise en beauté réussie, mais à une hygiène de vie globale : sommeil, nutrition, gestion du stress, rituels bien-être.
Le skincare devient un marqueur culturel et générationnel. Il incarne le retour à l’authenticité, la durabilité, et un rejet des standards figés du maquillage lourd.
On ne cherche plus à camoufler, mais à révéler
conclut Delphine Langlois, cofondatrice de LB Facialistes
Et cela passe par une compréhension fine des besoins de la peau, un toucher expert, et une approche holistique.