À l’écart des grands circuits touristiques, la péninsule de Basse-Californie, entre océan Pacifique et mer de Cortez, attire une poignée de voyageurs en quête d’authenticité, de nature intacte et de rencontres marines rares.
Longue bande de terre aride de près de 1 300 kilomètres, suspendue entre les États-Unis et le cœur du Mexique, la Basse-Californie (ou Baja California) s’étire en silence, loin des clichés caribéens. Ce territoire semi-désertique, oublié du tourisme de masse, abrite pourtant certains des écosystèmes les plus riches et les plus fragiles de la planète.
Le commandant Cousteau l’appelait « l’aquarium du monde ». Il parlait de la mer de Cortez, qui borde la côte orientale de la péninsule. Aujourd’hui encore, ce bras d’eau – officiellement golfe de Californie – fascine biologistes et plongeurs du monde entier. On y croise plus de 300 espèces de poissons, des otaries curieuses, des raies manta de plusieurs mètres, mais aussi les grands migrateurs que sont les dauphins, les requins-baleines, et les baleines grises. Ces dernières viennent, chaque hiver, mettre bas dans les lagunes paisibles de la côte pacifique.
Ici, on peut s’approcher à quelques mètres des baleines. Elles viennent vers les bateaux. On les regarde dans les yeux
raconte Marjorie, Française installée depuis 15 ans à La Paz, la capitale régionale.
Avec son compagnon Jean-Christophe, elle a fondé Mexcapade, un tour-opérateur local dédié à l’écotourisme.
Un constat qui, paradoxalement, fait le bonheur des voyageurs en quête d’espaces vierges. Les routes de terre, les villages de pêcheurs, les ranchs isolés attirent une clientèle différente : plus aventureuse, plus sensible à l’environnement.
Des sanctuaires marins classés par l’Unesco
Au-delà de la faune, la Basse-Californie offre des paysages qui frappent par leur austérité lumineuse. Des déserts hérissés de cactus géants aux plages désertes battues par les vents, la péninsule conjugue immensité et silence. Sur la mer de Cortez, des centaines d’îles et d’îlots — dont certaines sont classées au Patrimoine mondial de l’Unesco — se détachent de l’horizon. Les plus connues, Espiritu Santo ou Coronados, sont accessibles en bateau depuis La Paz ou Loreto. L’accès y est réglementé, les groupes limités, la faune protégée. L’objectif : préserver un équilibre menacé par la montée en puissance du tourisme nautique.
On ne construit pas ici comme à Cancún ou Cabo San Lucas. C’est encore une région difficile d’accès, avec peu d’infrastructures
explique un guide local.
Un climat sec et ensoleillé toute l’année
Située dans le désert du Sonora, la Basse-Californie bénéficie d’un ensoleillement constant. Sur la côte Est, les températures grimpent jusqu’à 35 °C en été, tandis que l’air est plus tempéré côté Pacifique. La saison idéale pour voyager s’étale de novembre à avril. L’été, lui, est plus chaud, parfois orageux, mais propice à la baignade et aux sports nautiques.
Ici, le tourisme se pratique lentement. En voiture, de préférence, à travers un road trip qui relie les grandes étapes de la péninsule : La Paz, Loreto, Mulegé, jusqu’à l’extrême nord désertique. Entre deux escales, on découvre une culture mexicaine métissée, marquée par l’histoire coloniale, les missions jésuites, et les traditions du désert.
Une destination encore préservée
Dans un monde touristique dominé par l’hyperfréquentation, la Basse-Californie reste une exception. Aucun grand resort international sur ses plages les plus reculées, aucune discothèque géante, aucun port de croisière démesuré (sauf exception, à Cabo San Lucas). Le territoire résiste, sans pour autant se fermer.
Il faut venir maintenant, avant que tout change
glisse Jean-Christophe, en préparant un départ vers son Eco Ranch, Rancho Cactimar.
Installé au cœur du désert, ce petit complexe autosuffisant accueille les voyageurs de passage pour une immersion hors du temps. Le luxe ici, c’est l’espace, le silence, et la nuit étoilée.
Infos pratiques : Accès : vols depuis Mexico ou Los Angeles vers La Paz ou San José del Cabo. Baignade agréable jusqu’en octobre. Sur place : location de voiture recommandée ; hébergements de charme et éco-lodges nombreux autour de La Paz. Plus de renseignements sur mexcapade.com
