Dans l’univers souvent feutré et solennel de la Haute Joaillerie, Boucheron choisit cette année d’appuyer là où ça fait réfléchir : sur l’impermanence des choses. Oui, cette idée que tout passe, que tout meurt, que même les plus belles fleurs finissent en terre. Et au lieu de fuir cette vérité « massacrante », Claire Choisne, directrice des créations, l’a prise à bras-le-corps pour en faire une collection aussi poétique que vertigineuse.
Intitulée « Impermanence », cette nouvelle Carte Blanche 2025 est tout sauf funèbre. C’est beau, oui, mais surtout vivant, mouvant, un peu magique, parfois carrément troublant. Il y a des tulipes qui frémissent sans bouger, des scarabées en pleine méditation, des chardons piquants en impression 3D, des papillons en état de grâce et même une fleur de pavot avalée par le Vantablack®, la matière la plus noire du monde. On jurerait qu’elle n’est plus là alors qu’elle est là, ce qui est très conceptuel, très chic, et surtout très Boucheron.
Claire Choisne n’en est pas à son coup d’essai pour donner l’éternité à ce qui, normalement, ne dure qu’un souffle. Elle avait déjà arrêté le temps en 2018 avec ses « Fleurs Éternelles ». Mais là, elle pousse le curseur plus loin. Elle ne fige pas seulement la nature, elle raconte sa disparition, sa lente dilution dans l’ombre, et elle le fait avec un sens du détail qui frôle la folie douce. Chez Boucheron, quand une chenille devient bijou, elle rampe pour de vrai. Quand un cyclamen est serti, chaque pétale est unique. Et quand une tige d’avoine prend vie, c’est en titane sculpté au micron, parce que pourquoi pas.




Les fleurs ne sont plus figées à leur apogée. Elles vivent, flétrissent, se transforment, dansent même parfois. Et les bijoux ne sont pas juste des bijoux, ce sont des fragments d’univers miniatures, portables, modulables. Une libellule qui devient boucle d’oreille. Un chardon en broche. Un magnolia qui se prend pour un collier. Tout est pensé pour que l’on puisse habiter la nature, la porter, la ressentir — comme si le luxe consistait désormais à ne plus posséder, mais à faire corps avec.
Derrière cette fantaisie hautement maîtrisée se cache aussi un message. Pas moralisateur, mais présent. Contempler pour mieux protéger. Regarder de près ce qui est fragile, imparfait, transitoire. Accepter que tout ce qui brille s’éteindra, et qu’il n’y a là rien de triste. Au contraire, c’est peut-être la meilleure raison pour créer encore plus fort, encore plus beau.
Plus de renseignements sur boucheron.com





