Rendez-vous rue Cadet, artère ultra-vivante du 9e parisien, entre les primeurs bio, les fromageries un peu trop bien achalandées, et les parisiens qui tracent. Là, caché derrière une façade chic mais pas bling, La Fantaisie fait son come-back.
La rue Cadet bruisse de vie, de scooters mal garés et de cafés qui hurlent « brunch ! » à qui veut bien les entendre. En plein milieu, un hôtel cinq étoiles. Déjà, ça intrigue. Dedans, un restaurant. Là, ça devient intéressant. Et lorsqu’on découvre un jardin, un rooftop, une carte lisible et un service qui ne fait pas semblant d’avoir fait Top Chef, l’envie de s’asseoir devient bonne.
La Fantaisie, version post-glamour, post-star-chef, et presque post-hype. Un lieu qui a compris que l’on n’a pas toujours besoin d’un espuma de gingembre sur une betterave fumée au bois de cerisier japonais.




Dominique Crenn, étoiles et chute libre
À l’origine, il y avait du rêve. Dominique Crenn, cheffe française adorée des Américains, débarquait avec Golden Poppy et sa cuisine fusion très et trop pensée. Californie, Mexique, Méditerranée, Asie : un tour du monde dans chaque assiette. Ambitieux. Peut-être excessif. Car ici, à deux pas des commerces de bouche et des bureaux du coin, les gravlax conceptuels à 58 € ont eu du mal à trouver preneur.
2025 : retour sur terre, sans crash
Aujourd’hui, changement de ton. Menu du jour à 36 € (entrée/plat ou plat/dessert), carte resserrée mais cohérente, jardin bucolique et ambiance détendue — le tout dans un hôtel 5 étoiles qui ne cherche même pas à le rappeler toutes les deux minutes. Un luxe en soi.
Dans les assiettes : gravlax de saumon, magret grillé, cabillaud avec fèves et petits pois. Rien de révolutionnaire, mais chaque plat a le mérite d’être bon, bien cuit, bien assaisonné, bien tout. L’artichaut farci mérite une mention spéciale, ne serait-ce que pour sa capacité à surprendre sans gadget.
Côté fraîcheur estivale, la salade de haricots verts, feta et pêche coche toutes les cases (sauf celle de la faim extrême). Le dessert ? Pêche et granité au rosé. Pas de chocolat coulant ici, mais un vrai goût de juillet.

Les détails qui font mouche
Le service est détendu mais pas désinvolte. Le jardin est paisible, chose rare à Paris. Et le rooftop, ou plutôt le toit-terrasse, est là pour les cafés à rallonge ou les verres qui s’éternisent au soleil. Il y a même une carte des vins bien construite, avec quelques bouteilles sérieuses (et pas hors de prix) : un Hautes-côtes-de-nuits à 70 €, un Saint-Estèphe à 90 €. Suffisamment chic pour impressionner, sans vider le livret A. Bref… Une fantaisie qui fait du bien.
📍 La Fantaisie – 24, rue Cadet, Paris 9ᵉ. Ouvert tous les jours. Plus de renseignements (et réservations) sur lafantaisie.com





