À Paris, à la Cité des sciences et de l’industrie, une exposition immersive retrace la folle épopée du radio-transistor, entre technologie, liberté et bouleversements sociaux.
Il trônait sur les plages, vibrait dans les poches des blousons et faisait grésiller les rues en mai 68 : le radio-transistor revient sur le devant de la scène. Jusqu’au 2 novembre 2025, la Cité des sciences et de l’industrie consacre à ce petit appareil une exposition riche et immersive, première étape d’un nouveau cycle intitulé Machine arrière. L’ambition ? Refaire le parcours de quelques objets techniques qui ont changé notre quotidien. Et le transistor en est un parfait symbole.
Apparu dans les années 1950, il rend la radio mobile, libérée des meubles encombrants et de l’espace domestique. Dès lors, l’écoute devient intime, individuelle, parfois clandestine. Elle s’invite à la plage, dans les manifestations, au fond des sacs à dos. Le transistor est un marqueur générationnel.

Une machine de liberté
L’exposition déroule cette histoire en plusieurs temps : archives, affiches, objets, données, mais surtout… du son. Grâce à un partenariat avec Radio France Studios, le parcours plonge les visiteurs dans une expérience auditive saisissante. Dans un espace à l’acoustique spatialisée, on entend rugir les voix de 1968, les radios pirates, les hits yéyé, les slogans contestataires. L’objet technique devient capsule temporelle.
Le transistor a transformé la radio en média de l’instantanéité et de la mobilité
explique l’une des commissaires de l’exposition.
Il a aussi modifié notre rapport à l’information : la radio est sortie des salons pour aller battre le pavé.
Une histoire des techniques… et des sociétés
Machine arrière #1 ne se contente pas de raconter les prouesses technologiques. Elle les replace dans leur contexte politique, social et culturel. Elle montre que le progrès ne suit pas une ligne droite. Qu’il est fait de ruptures, de bricolages, d’inattendus. Elle souligne aussi les résistances : à ses débuts, le transistor est critiqué pour son côté « gadget », jugé frivole face à la solennité de la radio de papa.
Après cette première exposition, la série Machine arrière se poursuivra avec deux autres objets de la communication : la machine à écrire, puis l’autochrome, ancêtre de la photo couleur. Trois récits d’innovations, trois façons d’interroger le passé pour mieux comprendre le présent.
Machine arrière #1 : le radio-transistor à la Cité des sciences et de l’industrie, 30 avenue Corentin Cariou, Paris (XIXe). Jusqu’au 2 novembre 2025. Plus de renseignements sur cite-sciences.fr