Quelques jours avant d’ouvrir son premier temple du shopping permanent à Paris, Shein a prouvé qu’il pouvait aller encore plus bas que ses prix. Le géant chinois de la mode ultra-éphémère a été épinglé par la Répression des fraudes pour avoir mis en vente des poupées sexuelles à l’apparence… d’enfants.
Les inspecteurs de la DGCCRF, qui devaient sans doute s’attendre à tomber sur des t-shirts à paillettes, sont tombés sur des poupées de 80 cm présentant des traits enfantins, accompagnées d’un descriptif sexuel explicite. Le Parisien publie même la photo : une fillette miniature, un nounours dans les bras, vendue comme accessoire pour adultes.
Ambiance.
Il y a même des commentaires d’acheteurs
soupire la porte-parole de la DGCCRF. Parce qu’évidemment, Internet ne déçoit jamais.
Shein découvre, étonné, qu’il vend l’indéfendable ?
Le groupe a juré qu’il n’était “pas au courant” (comme d’habitude), que les produits avaient été “immédiatement retirés” et qu’une “enquête interne” était en cours. Une phrase qu’on pourrait copier-coller dans quasiment tous leurs scandales récents.
Shein promet une “tolérance zéro”, sauf quand il s’agit d’esclavage textile, de pollution plastique ou de promotions mensongères. Là, la tolérance devient subitement très, très large.
Une justice saisie, une réputation déjà lessivée
La DGCCRF a saisi la justice, estimant que les produits laissaient “difficilement place au doute” sur leur caractère pédopornographique. Et quand la Répression des fraudes commence à parler comme un procureur, c’est rarement bon signe.
Le ministre du Commerce, Serge Papin, a rappelé sur X que “l’État ne faiblira pas pour protéger les Françaises et les Français”. Traduction : il a tweeté sa colère entre deux réunions.
Mode jetable, éthique recyclable
Shein, déjà condamné à 191 millions d’euros d’amendes cette année pour diverses tromperies, semble désormais explorer de nouveaux marchés : après la fast-fashion, la fast-ignominie.
La marque, championne du “toujours plus vite, toujours plus cheap”, s’apprête pourtant à couper le ruban de sa première boutique physique permanente au BHV, dans le Marais.
De quoi offrir une expérience immersive : acheter un t-shirt à 2 € pendant qu’une marque soupçonnée de promouvoir la pédopornographie promet de “revoir ses dispositifs de contrôle”.
La morale, taille unique mais rarement portée
Cette affaire pourrait n’être qu’un énième épisode du grand feuilleton Shein : concurrence déloyale, non-conformités, cookies illégaux, pollution textile… et maintenant, poupées interdites par la loi.
Le tout à quelques jours de l’ouverture d’un flagship de 1 000 m², symbole parfait de notre époque : un temple du jetable où l’on vend tout, sauf la honte.




