À trois jours de sa première collection pour Dior Homme, le nouveau directeur artistique Jonathan Anderson multiplie les références visuelles. Entre clins d’œil culturels et hommages à l’héritage de la maison, le créateur irlandais dessine peu à peu les contours de son univers.
Le rendez-vous est fixé ce vendredi 27 juin, à Paris. Ce jour-là, Jonathan Anderson présentera sa première collection Dior Homme, printemps-été 2026. À la tête de la direction artistique masculine depuis quelques mois, le créateur britannique dévoile, sans un mot de trop, les premières pistes de son approche. Sur les réseaux sociaux, la communication est mesurée mais parlante. Une stratégie d’indices, pensée comme un moodboard à ciel ouvert.
Tout commence avec un portrait iconique de Jean-Michel Basquiat, pris par Andy Warhol en 1982. Publiée d’abord sur Instagram, l’image s’affiche depuis quelques jours dans les rues de Paris. Une manière pour Anderson d’ancrer son arrivée sous le signe de la culture, de l’art contemporain, mais aussi d’une certaine radicalité. Le message est clair : la mode sera connectée à son époque, sans renier les icônes du passé.

Quelques jours plus tard, une deuxième figure entre en scène : Lee Radziwill, photographiée par Warhol en 1972. Sœur de Jackie Kennedy et personnalité mondaine du New York des années 1970, elle incarne une élégance plus classique. L’association avec Basquiat intrigue, mais prend sens à travers les propos du créateur, qui les décrit comme “l’incarnation du style”. Leurs portraits, souligne-t-il, sont à l’origine de sa réflexion pour cette première collection.
Un costume pour Mbappé, un roman pour chaque sac
Pour accompagner cette mise en bouche visuelle, un teaser vidéo montre Kylian Mbappé — ambassadeur de Dior depuis 2021 — vêtu d’un costume inspiré de celui de Basquiat. Une manière d’ancrer ce style dans le présent, en convoquant une figure contemporaine du sport et de l’influence globale.
Autre clin d’œil, littéraire cette fois : le Dior Book Tote, sac emblématique de la maison, affiche désormais des titres de trois ouvrages. Dracula de Bram Stoker, Les Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos, et Dior by Dior, autobiographie du fondateur. Trois choix qui mêlent récit personnel, goût pour le drame et rappel des racines de la maison. Le premier roman a une portée particulière pour Anderson, Irlandais comme Stoker, qui évoque dans une interview ancienne sa surprise en découvrant que l’auteur de Dracula avait vécu dans sa rue à Dublin.
Des symboles de couture et un retour au logo originel
En parallèle, sur son compte personnel, Anderson publie des images d’objets miniatures – une grenouille, une abeille, un oiseau – percés d’épingles à couture. Une série de symboles qui évoque à la fois l’univers du travail d’atelier et la passion de Christian Dior pour la nature, rappelée notamment dans l’exposition permanente du musée Dior de Granville.
Dernier indice : l’ancien logo Dior, réapparu récemment dans les publications liées à la nouvelle direction artistique. Un détail qui n’a rien d’anodin, et qui souligne une volonté de retour aux sources, tout en renouvelant le langage de la maison.