Alors que le Festival de Cannes s’apprête à lever le rideau le 14 mai, la section Cannes Classics, dédiée au patrimoine cinématographique restauré, dévoile une programmation aussi riche qu’émouvante. Pour cette édition 2025, les grands noms du septième art, d’hier comme d’aujourd’hui, s’y côtoient dans un vibrant hommage au cinéma mondial.
C’est Charlie Chaplin qui donnera le ton, avec la projection événement de The Gold Rush (1925) en ouverture, à l’occasion du centenaire du chef-d’œuvre muet. Restauré en 4K par la Cineteca di Bologna, ce classique traversera le siècle avec panache dans la salle Debussy le 13 mai.
Les célébrations se poursuivent avec les 25 ans d’Amores perros d’Alejandro G. Iñárritu. Le réalisateur mexicain viendra présenter une version restaurée de son premier long métrage, film-choc qui révéla Gael García Bernal et secoua la Semaine de la Critique en 2000. Le film a bénéficié d’un soin technique exceptionnel, approuvé par Iñárritu lui-même.
Autre date-clé : les 50 ans de Vol au-dessus d’un nid de coucou, ainsi que les 90 ans de Merlusse de Marcel Pagnol, présenté en présence de son petit-fils.
Tarantino, Kurys, Woo : retour vers les icônes
Toujours très attendu à Cannes, Quentin Tarantino viendra présenter deux films (dont les titres restent secrets pour l’instant) et échanger autour de la figure du réalisateur George Sherman. À ses côtés, Diane Kurys revient sur la Croisette avec Moi qui t’aimais, un biopic consacré au couple mythique Yves Montand-Simone Signoret.
Le cinéma d’action retrouve aussi ses lettres de noblesse avec la ressortie en fanfare d’À toute épreuve (Hard Boiled) de John Woo, restauré à partir du négatif original.
Trésors rares et hommages singuliers
Cannes Classics braque également les projecteurs sur Edward Yang, avec Yi Yi en ouverture officielle de la sélection, ainsi que sur István Szabó qui viendra présenter une version restaurée de Sunshine.
Parmi les autres perles rares : The Arch de T’ang Shushuen, pionnière du cinéma indépendant hongkongais, Floating Clouds de Mikio Naruse, ou encore le très méconnu Más allá del olvido, thriller argentin des années 1950, dont la trame évoque étrangement Vertigo d’Hitchcock.
Côté documentaires, la section rend hommage à des figures majeures du cinéma : David Lynch, Carlos Diegues et Pierre-William Glenn. L’actrice Mariska Hargitay signe un portrait intime de sa mère Jayne Mansfield dans My Mom Jayne.
Une mosaïque mondiale
Les découvertes ne manqueront pas, du Sri Lanka à la Colombie, en passant par l’Irak et le Japon. Satyajit Ray revient à l’écran grâce au soutien de Wes Anderson et de The Film Foundation, tout comme Konrad Wolf, figure du cinéma est-allemand.
Enfin, la légende du cyclisme Eddy Merckx sera à l’honneur dans La Course en tête (1974), documentaire culte de Joël Santoni, tout juste restauré.