Il y a des duos qui fonctionnent si bien qu’on se demande s’ils ne communiquent pas par télépathie esthétique. Jonathan Anderson et Luca Guadagnino remettent le couvert pour une troisième collaboration, cette fois dans Artificial, une comédie dramatique sur fond de guerre d’algorithmes et de réunions sous tension chez OpenAI.
Au casting ? Andrew Garfield en Sam Altman, PDG au charisme calme et au destin aussi instable qu’un serveur surchargé ; Yura Borisov dans le rôle d’Ilya Sutskever, cofondateur devenu frondeur ; Monica Barbaro en Mira Murati, PDG intérimaire que rien ne semble pouvoir dérouter. Et au milieu de cette joyeuse crise d’entreprise : Jonathan Anderson, actuel directeur artistique de Dior, chargé de concevoir les costumes d’un monde où même les ingénieurs ont droit à leur moment de style.
Car oui, Artificial ne sera pas qu’un film de couloirs feutrés et de trahisons internes ; ce sera aussi, très probablement, un défilé de coupes impeccables et de détails textiles aussi affûtés que les décisions de conseil d’administration. Après avoir transformé Zendaya et Josh O’Connor en icônes virales dans Challengers, puis revisité la sensualité des années 1950 dans Queer, Jonathan Anderson s’attaque ici à une garde-robe beaucoup plus contemporaine — celle des tech bros en pleine crise existentielle.
Le film, produit par Amazon MGM, débutera son tournage cet été entre San Francisco et l’Italie, preuve que l’on peut jongler entre data centers et dolce vita. En parallèle, le tandem Anderson–Guadagnino continue d’alimenter les spéculations. Récemment aperçu en train de filmer les coulisses du premier défilé Dior Homme de Jonathan Anderson, Luca Guadagnino semble aussi à l’aise derrière la caméra documentaire que sur un plateau de fiction.
Et si l’on ajoute à cela la présence du réalisateur dans la dernière campagne JW Anderson, force est de constater qu’il ne s’agit plus d’une simple collaboration, mais d’un véritable échange d’obsessions créatives. À ce stade, il ne serait pas étonnant de voir Jonathan Anderson signer les costumes d’un biopic sur Luca Guadagnino, réalisé par le réalisateur lui-même.
En attendant, Artificial promet un fascinant croisement entre la froideur algorithmique de la tech et la chaleur d’une garde-robe pensée jusqu’à la doublure. Le genre de film où l’on débat de l’éthique de l’IA en cravate bien coupée.





