La Fondation Louis Vuitton accueille une rétrospective unique de l’artiste britannique David Hockney, l’un des plus grands noms de l’art contemporain. L’exposition, intitulée « Do remember they can’t cancel the Spring », propose une immersion dans l’univers d’un créateur qui n’a cessé de se réinventer depuis plus de 70 ans.
Cette rétrospective, qui se tient jusqu’au 31 août, présente plus de 400 œuvres réalisées entre 1955 et 2025. La Fondation Louis Vuitton met en lumière non seulement des pièces emblématiques de la carrière de Hockney, mais aussi des créations plus récentes, notamment une sélection d’œuvres jamais montrées auparavant. Le parcours s’étend sur plusieurs décennies et couvre un large éventail de techniques, des peintures à l’huile aux dessins numériques réalisés sur iPad, en passant par des installations vidéo.
David Hockney, qui a pris une part active dans la conception de l’exposition, a souhaité proposer une rétrospective qui soit avant tout une expérience immersive, à l’image de son propre processus créatif. « C’est la plus grande exposition que j’aie jamais eue », confie l’artiste, qui a choisi de centrer l’exposition sur ses vingt-cinq dernières années de création, tout en incluant des œuvres plus anciennes pour en tracer l’évolution.

Un parcours à travers l’évolution de l’artiste
Le parcours débute avec des œuvres majeures des années 1950-1970, lorsque Hockney a fait ses premières armes dans le monde de l’art. Des peintures iconiques telles que A Bigger Splash (1967) et Portrait of An Artist (Pool with Two Figures) (1972) marquent les débuts de l’artiste à Los Angeles, où il s’illustre par ses scènes baignées de lumière et ses portraits intimes. La piscine, symbole d’une Californie idéalisée, devient l’un des motifs récurrents de son œuvre.
Dans les années 1980, la nature et les paysages prennent une place prépondérante dans son travail. Des œuvres comme A Bigger Grand Canyon (1998) témoignent de sa fascination pour les grands espaces naturels. Toutefois, c’est surtout dans ses dernières créations que l’on perçoit un tournant important, l’artiste ayant fait le choix de revenir dans le Yorkshire, sa région natale, pour y puiser une nouvelle inspiration. Ses œuvres récentes, notamment celles réalisées sur iPad, s’intéressent de plus en plus à l’observation des saisons et des paysages familiaux.
Le temps et la lumière sont des motifs omniprésents dans son travail, comme le démontre la série 220 for 2020, une série de dessins réalisés jour après jour sur iPad, qui capture les variations subtiles de la lumière en Normandie.

Une exploration numérique
L’originalité de cette rétrospective réside également dans l’utilisation de la technologie. À l’heure où de nombreux artistes se tournent vers le numérique, Hockney s’est imposé comme un pionnier dans l’utilisation des outils modernes. Sa série de portraits réalisés sur iPad, mais aussi ses « portraits de fleurs » numériques, insérés dans des cadres traditionnels, défient les frontières entre les médiums traditionnels et numériques. Ces œuvres, souvent placées côte à côte, créent une distorsion visuelle et interrogent le spectateur sur la manière dont nous percevons l’art à l’ère numérique.
Une rétrospective globale
Au-delà des œuvres personnelles, l’exposition rend hommage à l’influence des maîtres de l’histoire de l’art sur Hockney. Des références à la peinture européenne, de la Renaissance à l’Art moderne, sont omniprésentes dans ses créations, et notamment dans une série de reproductions et de dialogues avec des artistes tels que Fra Angelico, Cézanne, Van Gogh et Picasso. Hockney s’imprègne de ces influences, les réinterprète et les modernise avec sa propre vision.
La dernière partie de l’exposition propose une immersion plus intime avec les œuvres les plus récentes de l’artiste, créées depuis son installation à Londres en 2023. Ces nouvelles toiles, notamment After Munch: Less is Known than People Think (2023) et After Blake: Less is Known than People Think (2024), reflètent un tournant plus philosophique de sa pratique, explorant des thèmes spirituels et métaphysiques.
Une expérience immersive et novatrice
Cette rétrospective ne se contente pas d’être un simple parcours dans l’œuvre de David Hockney, elle est une véritable expérience visuelle et sensorielle. Des installations multimédia, des jeux de lumière et des dispositifs interactifs viennent enrichir l’expérience, permettant aux visiteurs de s’impliquer d’une manière nouvelle et immersive dans le travail de l’artiste.
Sous la direction artistique de Suzanne Pagé et en collaboration avec Sir Norman Rosenthal, l’exposition se distingue par sa volonté de mettre en valeur la diversité des techniques de Hockney, tout en honorant la singularité de son approche artistique. « C’est un honneur pour nous de présenter cette rétrospective à la Fondation Louis Vuitton », déclare Suzanne Pagé. « Hockney est un artiste qui a su non seulement traverser les époques, mais aussi redéfinir sans cesse les frontières de l’art. »
La Fondation Louis Vuitton invite ainsi le public à découvrir, ou redécouvrir, un artiste qui a su marquer l’histoire de l’art tout en restant toujours fidèle à sa quête personnelle d’innovation et de renouvellement.
Exposition « Do remember they can’t cancel the Spring ». Du 9 avril au 31 août 2025. Fondation Louis Vuitton, Paris. Commissariat général : Suzanne Pagé. Commissaire invité : Sir Norman Rosenthal. Commissaire associé : François Michaud. Plus de renseignements ici