Le 11 mai dernier, Dua Lipa a donné le coup d’envoi européen de sa nouvelle tournée mondiale Radical Optimism avec un concert très attendu dans la capitale espagnole. Devant un public conquis, la chanteuse britannico-albanaise a livré un spectacle millimétré, mêlant performance vocale solide et scénographie grandiloquente.
Cette tournée accompagne la sortie de Radical Optimism, troisième album studio de l’artiste, paru en mai 2024. Le disque marque un tournant musical, puisant dans les sonorités psychédéliques et les rythmes du disco, avec la collaboration remarquée du musicien Kevin Parker (Tame Impala). Sur scène, ces nouveaux morceaux trouvent une incarnation visuelle marquante, entre projections kaléidoscopiques, effets de lumière et jeux de scène aériens.
Dua Lipa n’a pas attendu l’Europe pour affirmer sa présence scénique. Depuis le 17 mars, elle s’est produite en Australie et en Nouvelle-Zélande, posant les bases d’un spectacle ambitieux, avec une quinzaine de danseurs, plusieurs changements de costumes signés par de grandes maisons de couture (Jean-Paul Gaultier, Valentino, Balenciaga) et une mise en scène digne des grandes productions américaines.
Après Madrid, la tournée européenne prévoit des étapes dans plusieurs grandes villes, dont Paris, Berlin, Amsterdam et Londres. À chaque escale, l’artiste intègre un hommage local : à Lyon, elle a repris Get Lucky des Daft Punk et Dernière Danse d’Indila ; à Paris, elle a surpris le public en interprétant Moi… Lolita d’Alizée, devant un Zénith plein à craquer.

Une mise en scène réglée au cordeau
Le spectacle est rôdé, dynamique, sans temps mort. Les chorégraphies sont exécutées avec rigueur, la coordination entre musiciens, danseurs et effets visuels est fluide, presque chorégraphique elle aussi. Si certains observateurs regrettent une part de spontanéité sacrifiée à l’efficacité du show, le public, lui, semble conquis.
Sur scène, Dua Lipa occupe l’espace avec aisance. Elle alterne tubes planétaires (Levitating, Don’t Start Now, New Rules) et morceaux plus récents comme Houdini ou Illusion, dans une mise en scène immersive. Un moment fort : l’interprétation de Love Again suspendue au-dessus de la scène, dans un nuage de fumée et de lumières rouges, accompagnée de flammes surgissant du sol.
Une artiste multi-facettes
En dehors de la musique, la chanteuse mène une carrière protéiforme. Égérie de Chanel, créatrice de la plateforme culturelle Service95, figure montante du cinéma (elle apparaîtra bientôt dans un film de Matthew Vaughn), Dua Lipa cultive une image de femme engagée et polyvalente. Ces dernières semaines, elle s’est illustrée par une série d’apparitions médiatiques, d’une campagne publicitaire à une cérémonie new-yorkaise dédiée à Pedro Almodóvar, cinéaste qu’elle cite volontiers comme source d’inspiration.
À 29 ans, l’artiste semble avoir trouvé son équilibre entre performance artistique et stratégie de marque, entre icône de mode et pop star internationale. La tournée, qui se poursuivra jusqu’en décembre, s’annonce comme l’une des plus rentables de l’année.