Depuis plus de vingt ans, l’artiste Éric Alcala explore les frontières entre peinture, musique et vidéo. Ce Marseillais de souche s’est peu à peu imposé comme une figure singulière de la scène contemporaine.
Marseille, 1971. C’est ici qu’est né Éric Alcala, c’est ici qu’il vit et travaille encore aujourd’hui. Artiste aux multiples facettes, peintre avant tout, mais aussi musicien, vidéaste et explorateur de l’invisible, il creuse depuis plus de deux décennies un sillon singulier dans le paysage artistique contemporain. Formé aux Beaux-Arts de Luminy et licencié en communication option cinéma, il se nourrit d’un parcours pluridisciplinaire, enrichi par un passage en classe d’électro-acoustique au conservatoire de Marseille, en qualité d’étudiant libre. Une trajectoire en tension entre rigueur et improvisation, entre maîtrise technique et abandon intuitif.
En 2002, l’artiste fonde OPAK, collectif d’intervention artistique où se croisent musique, vidéo, performance et arts plastiques. Jusqu’en 2005, ce laboratoire d’expérimentations lui permet d’organiser et de participer à de nombreux projets collectifs, notamment des performances audiovisuelles au Centre Pompidou à Paris ou encore au Festival International du Documentaire de Marseille. Mais très vite, l’appel de la peinture se fait plus fort. Éric Alcala quitte le collectif pour se recentrer sur ce geste fondamental : peindre.


Fixer le geste, l’acte même de peindre. Une peinture de la vitesse, du mouvement. Une peinture libre comme le jazz.
Chez Éric Alcala, la peinture est une urgence. Un cri muet, une manière de rendre le monde visible à travers ses fêlures. Ses toiles sont autant de brisures dans le silence, de pansements colorés sur des plaies invisibles. Il peint ce qu’il ressent, ce qu’il devine chez l’autre. Des visages, des corps nus, des paysages intérieurs. Et parfois, lui-même. Toujours, il s’agit de questionner, de déranger, de troubler. De faire surgir l’émotion brute.
Ses œuvres interpellent, provoquent, remuent. Elles n’illustrent pas : elles exposent. Des fragments de rêve, des éclats de mémoire, des cicatrices. Il ne cherche pas à représenter fidèlement le réel, mais à le réinventer, à le bousculer dans ses fondements. Sa peinture s’élabore dans la saturation, la répétition de motifs, la tension entre lumière et obscurité. Chaque toile est pensée comme une interrogation sans réponse, un espace de dialogue avec le spectateur, une provocation douce.

Peindre au-delà des mots, au-delà même de l’image. Installer le désordre du monde sur la toile comme on assoit la beauté sur ses genoux.
Musicien dans l’âme, Éric Alcala transpose dans la peinture le rythme, la pulsation, la dissonance. Le silence aussi. Ses tableaux ne s’évaporent pas comme la musique ; ils restent, traces indélébiles de l’instant, témoignages d’un monde en constante fracture.
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