Alors que le monde viticole célèbre le Malbec Day ce jeudi 17 avril, le regard se tourne naturellement vers l’Argentine, où ce cépage a trouvé un nouveau souffle. Pourtant, c’est à Cahors, dans le Sud-Ouest de la France, que le Malbec plonge ses racines. Le vignoble cadurcien revendique plus que jamais son rôle de berceau historique du cépage.
Créée en 2011 par Wines of Argentina, la Journée mondiale du Malbec rend hommage à la date du 17 avril 1853, jour où un décret présidentiel entérinait l’introduction du cépage dans la région de Mendoza. Aujourd’hui, l’Argentine en est le premier producteur mondial avec plus de 25 000 hectares, soit environ 70 % des plantations globales. Pourtant, derrière cette success story sud-américaine, une histoire plus ancienne continue de s’écrire à Cahors.
Le Malbec, aussi appelé Côt ou Auxerrois, est cultivé dans la région de Cahors depuis le XVIe siècle. D’après les recherches génétiques, il est issu du croisement entre deux cépages autochtones : la Magdeleine Noire des Charentes et le Prunelard. Ce patrimoine ampélographique confère au Malbec des qualités rares : richesse tannique, couleur intense, potentiel de garde élevé et une belle capacité d’adaptation.
Dans l’AOC Cahors, ce cépage constitue au minimum 70 % de l’assemblage des vins rouges – mais de nombreux domaines le vinifient en pur jus. Aujourd’hui, la région compte environ 5 000 hectares de Malbec, soit l’essentiel des surfaces françaises.

Cahors : diversité géologique et révolution œnologique
Suivant le cours de la rivière Lot sur une soixantaine de kilomètres, le vignoble de Cahors s’étend sur trois grands types de terroirs : les terrasses alluviales, les coteaux et les causses calcaires. Ce patchwork géologique, combiné à une triple influence climatique (atlantique, méditerranéenne et continentale), rend le Malbec à Cahors profondément multiforme, capable de produire des vins aussi bien puissants et boisés que frais et fruités.
Depuis une quinzaine d’années, une nouvelle génération de vignerons s’est lancée dans une relecture contemporaine du Malbec. Élevages en cuves béton, en amphores, vinifications parcellaires, sélection massale : tout est mis en œuvre pour exprimer la finesse et la complexité du cépage. Le vignoble gagne ainsi en lisibilité et en diversité stylistique.

Un cépage d’avenir
Outre ses qualités organoleptiques, le Malbec présente un intérêt agronomique croissant : sa résistance relative au réchauffement climatique en fait un cépage d’avenir. Sa structure tannique naturelle, sa capacité à garder de la fraîcheur et à s’adapter à des conditions plus chaudes séduisent de plus en plus de vignerons, en France comme à l’international.
La cuvée qui fait parler d’elle : Cuvée X 2022 • Château Famaey
Pour incarner cette nouvelle édition, un vin s’impose : la Cuvée X – 2022, 100 % Malbec, AOP Cahors. Issu de vieilles vignes choyées et vendangées à la main, ce vin exprime la quintessence du terroir de la haute terrasse du Lot, aux sols argilo-siliceux et calcaires du Kimméridgien.

Fermenté dans des cuves ovoïdes et élevé 24 mois en barriques bordelaises neuves, il offre une attaque généreuse, un milieu ample et charpenté, et une finale veloutée portée par des tanins enveloppants. Un vin à carafer dans sa jeunesse, parfait pour accompagner un civet de chevreuil au safran, une côte à l’os sauce morilles, ou un fromage de caractère comme le Rocamadour. Ouvrir deux heures avant dégustation. Servir frais à 16° C. Prix : 25 € au domaine
Cahors revendique avec conviction son identité propre. Non, Cahors n’est pas un simple synonyme du Malbec. C’est un écosystème viticole unique, à la croisée de la géologie, du climat, de l’histoire et de l’engagement humain.
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