Alors que la 56e édition d’Art Basel ouvre ses portes le 19 juin, les projecteurs se tournent déjà vers certaines figures montantes de la scène artistique internationale. Parmi elles, Yu Nishimura, peintre japonais discret mais très remarqué.
Né à Kanagawa, au Japon, où il vit et travaille encore aujourd’hui, Yu Nishimura construit depuis plusieurs années une œuvre délicate et silencieuse. Ses peintures, à l’huile, dévoilent des scènes du quotidien : rues calmes, personnages absorbés dans leurs tâches, intérieurs vides où flotte une présence. Ce qui frappe, c’est l’atmosphère suspendue de ces tableaux, rendue par de fines couches transparentes qui donnent l’impression que les sujets vont disparaître à tout moment, ou viennent à peine d’apparaître.
Quand on regarde une de ses œuvres, on sent qu’on est au Japon
explique Nicolas Trembley.
Pas seulement à cause des sujets, mais par la manière dont il les traite : sans perspective, avec cette frontalité et cette fragilité caractéristiques d’une tradition picturale japonaise.
Une tradition que Nishimura ne copie pas mais réinterprète, en se rapprochant notamment de l’esprit du nihonga, courant né à Kyoto à la fin du XIXe siècle, où les artistes tentaient de préserver l’esthétique japonaise face à l’influence occidentale.

Chez Nishimura, cette filiation se ressent autant dans la composition que dans le rythme contemplatif des œuvres. Rien ne presse, rien ne crie. À l’opposé des grandes narrations ou des effets spectaculaires, ses tableaux captent l’instant et cultivent le doute : s’agit-il d’un souvenir, d’un rêve ou d’une simple scène de rue ? Cette ambiguïté, ce flottement, fait partie intégrante de son langage.
Son travail, d’abord remarqué dans les galeries japonaises, s’est exporté avec une force tranquille. À Paris, la galerie Crèvecœur lui a consacré deux expositions personnelles en 2020 et 2022. Il a ensuite été invité par Sadie Coles HQ à Londres en 2024, et prépare une nouvelle exposition chez David Zwirner à New York cette année 2025. On a également pu le voir à Paris Internationale l’an dernier, ainsi qu’à Art Basel Hong Kong au printemps.
Yu Nishimura, désormais représenté par plusieurs galeries, s’impose discrètement mais fermement sur la scène internationale. Son travail, prisé par les grandes foires d’art contemporain, séduit par sa retenue. Loin des effets tapageurs, sa peinture invite à une contemplation plus silencieuse, plus profonde.
Alors que les allées d’Art Basel s’apprêtent à accueillir critiques, collectionneurs et curieux, Yu Nishimura s’annonce comme l’un des noms à retenir de cette saison. Une peinture discrète mais essentielle, à l’image d’un monde intérieur qui refuse de s’éteindre.
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