Le deuxième jour de la Fashion Week homme à Paris a donné le ton d’une saison printemps-été 2026 placée sous le signe de la réinvention. Entre héritage western, déconstruction vestimentaire et spiritualité contemporaine, Acne Studios, Hed Mayner et 3.PARADIS signent des collections aussi personnelles que politiques.
Trois défilés, trois visions de l’homme contemporain, trois récits du corps et de ses métamorphoses. Acne Studios, Hed Mayner et 3.PARADIS n’ont pas simplement montré des vêtements. Ils ont raconté ce que signifie s’habiller aujourd’hui, pour un homme.
Acne Studios, le cowboy version urbaine
Sous le ciel gris du 10e arrondissement, Acne Studios a présenté une collection masculine qui s’inscrit dans la tendance cowboy, très présente ces derniers mois dans la pop culture. Alors que Beyoncé a marqué les esprits avec ses concerts à Paris et son apparition chez Louis Vuitton dans un look western revisité, la maison suédoise, dirigée par Jonny Johansson, s’approprie ce langage avec ses propres codes.
Le jean est omniprésent, décliné en vestes cintrées, pantalons slim ou bootcut, sacs à multiples poches et même en version latexée. La silhouette, souvent ajustée, rompt avec les volumes amples des saisons précédentes. Le vestiaire combine éléments sportswear, influences universitaires américaines et détails tuning, dans une esthétique à la fois assumée et provocante. Les santiags, quant à elles, s’imposent comme l’accessoire clé du défilé.
Autre objet de désir remarqué : le sac Camero, pièce iconique de la marque, revient dans de nouvelles versions colorées (orange, rouge croco, daim) et s’orne de pin’s et d’une mini-clé façon porte-bonheur. Un clin d’œil pop à l’univers grunge de la marque.


Hed Mayner, la disparition des formes
En rupture totale avec l’esthétique d’Acne Studios, le créateur israélien Hed Mayner a présenté une collection introspective et radicalement fluide. Exit les coupes architecturées : les vêtements glissent désormais sur le corps, flottent autour de lui, tombent sans contrainte. Une façon pour le créateur de questionner le rapport au vêtement, à la protection, et plus largement, à la masculinité.
Vestes ouvertes, tricots amples, blazers à peine tenus par une épingle… chaque pièce évoque un effacement, une vulnérabilité, une sensualité non ostentatoire. Le vêtement devient un prolongement de l’intime, plus qu’une armure. La collection, volontairement minimaliste, joue sur les textures, les plissés, les ourlets irréguliers. Elle traduit un geste créatif presque brut, instinctif, comme si elle avait été improvisée à même le corps.






3.PARADIS, marcher vers l’invisible
Dans une ambiance méditative, presque spirituelle, la maison 3.PARADIS a proposé une collection baptisée Steps to Nowhere, pensée comme un hommage à l’artiste Matthew Courtney, récemment décédé. Le créateur Emeric Tchatchoua s’y interroge sur le vide, l’errance, le sens d’une marche sans destination.
Les silhouettes, souvent fluides, semblent emportées par le vent : drapés légers, étoffes brillantes aux teintes désertiques, imprimés de cadrans figés dans le temps. La collection convoque autant le désert que le ciel, le silence que la mémoire.
Plusieurs collaborations ponctuent la collection : des souliers gravés de colombes en partenariat avec J.M. Weston, des motifs empruntés au Petit Prince, et des pièces inspirées du vestiaire balnéaire réalisées avec Vilebrequin. L’ensemble compose une mode contemplative, entre poésie et lucidité.




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