Parfois, une bouffée d’air suffit à tout changer. Chez Dior, elle a pris la forme d’un défilé à la fois champêtre et un brin frondeur, signé Jonathan Anderson. Pour son tout premier show en qualité de directeur artistique unique de la maison, l’enfant terrible de la mode n’a pas juste présenté une collection : il a offert une nouvelle respiration.
Et il était temps ! Après les départs de Kim Jones et Maria Grazia Chiuri, l’enseigne parisienne avait besoin de se réinventer. Mission acceptée (et exécutée) par Jonathan Anderson, qui signe ici un coup d’éclat à sa manière. Intelligent, poétique et résolument inattendu.
Forget la solennité. Ici, le ton est donné dès les premières secondes. Sam Nivola, étoile montante de The White Lotus, gambade au milieu des bosquets et des roses, quelque part entre le rêve éveillé et le week-end en Normandie chez tonton Christian (Dior). Le teaser vidéo envoie déjà un message clair. Dior version Anderson ne se prend pas (trop) au sérieux.
Et pourtant, derrière cette ambiance bucolique, il y a du fond. Le cadre du défilé – parquet chevron et lumière tamisée façon galerie d’art – annonce l’équilibre à venir. Et devant ce tableau vivant ? Une front row à faire pâlir un after des Oscars : Rihanna et A$AP Rocky en love mode, Roger Federer en détente, Pharrell Williams qui hoche la tête, Donatella Versace tout sourire. Si les looks étaient à la hauteur du casting ? Grave !








Du tailleur bar au bermuda gonflé à bloc
Dès la première silhouette, on comprend que la presse va avoir droit à un mix audacieux. En haut, une veste cintrée, très « bar », très « je-sais-ce-que-je-fais ». En bas ? Un bermuda oversize façon tutu workwear, porté avec des sandales et des chaussettes de sport. Voilà. Jonathan Anderson donne le ton. Romantique et rebelle, raffiné et relax.
Tout au long du show, cette tension s’amuse : vestons satinés sur peau nue, longues écharpes de soirée qui touchent presque le sol, cravates portées de travers. Et oui, ça fonctionne. Parce que rien n’est là par hasard. Parce que chaque geste de travers est un clin d’œil au vestiaire masculin trop rigide. Parce que Jonathan Anderson a ce talent : rendre le désinvolte désirable.
Basquiat, Mbappé et un nœud de cravate
Pour ceux qui n’avaient pas encore compris le message, deux images valent mille discours. La première, un portrait de Jean-Michel Basquiat, cravate mal fagotée, siglée Dior. La deuxième : Kylian Mbappé en galère à faire son nœud de cravate dans un teaser aussi drôle que pertinent. Voilà l’élégance selon Jonathan Anderson. Un art maîtrisé du presque-raté. De l’effort qui ne se voit pas. De l’élégance qui respire.
Ce premier défilé Dior Homme sous la houlette de Jonathan Anderson est un grand oui. Oui à l’audace, oui au romantisme sans mièvrerie, oui à une mode qui s’amuse tout en pensant. L’homme ne cherche pas à choquer, mais à réveiller. Il fait ce que peu de créateurs savent faire aujourd’hui : allier exigence et fraîcheur, couture et cool.
Un souffle nouveau ? Non, une bourrasque. Une de celle qui fait du bien, et qui donne envie de voir la suite.
Plus de renseignements sur dior.com